syndrome de l’intestin irritable

Intestin irritable, troubles du transit : que faire quand rien ne marche ?

Nutrithérapeute, spécialisée dans l’accompagnement naturel des troubles digestifs chroniques, je vous présente ici les 4 déséquilibres principaux pouvant se cacher derrière le fameux syndrome de l’intestin irritable ou un bon nombre de troubles digestifs chroniques fonctionnels.

Vous avez tout essayé pour réguler votre transit et rien ne semble fonctionner ? Vous avez vu un gastro-entérologue qui a écarté toute maladie inflammatoire chronique ou maladie cœliaque,  pourtant vous continuez à avoir des douleurs, des spasmes, des ballonnements et/ou des troubles du transit ? Ce type de problème semble être de plus en plus fréquent et de nombreuses personnes se retrouvent avec un diagnostic d’intestin irritable…sans plus de solutions derrière. Faut-il pour autant baisser les bras et « apprendre à faire avec » ?

Et bien non ! Dans la majorité des cas, il est possible d’agir, déjà en identifiant la cause sous-jacente à vos troubles, puis en vous faisant accompagner de manière globale pour corriger petit à petit les déséquilibres.

Nutrithérapeute, spécialisée dans l’accompagnement naturel des troubles digestifs chroniques, je vous présente ici les 4 déséquilibres principaux pouvant se cacher derrière le fameux syndrome de l’intestin irritable ou un bon nombre de troubles digestifs chroniques fonctionnels.

Une digestion peu efficace 

Comprendre le processus digestif

La digestion se fait en plusieurs étapes clés. Elle commence dans la bouche avec la mastication et l’action de la salive. Elle se continue dans l’estomac dans lequel l’acidité importante dégrade les protéines et permet une action optimale des enzymes digestives produites par le pancréas. Ensuite, la bile, produite par le foie et relâchée par la vésicule biliaire, vient émulsifier les graisses dans l’intestin et ainsi permettre leur bonne digestion et absorption. Cela se termine dans l’intestin, avec les bactéries de votre microbiote. Leur rôle est de dégrader certaines fibres (la cellulose des végétaux,…), de participer à l’absorption de certains nutriments (polyphénols,…) ou encore de fermenter certains nutriments insuffisamment dégradés à l’étape précédente.

Quand la digestion haute est insuffisante…

Chaque étape vue précédemment est importante pour l’efficacité digestive globale. Tout dysfonctionnement impacte le reste, notamment l’étape finale d’absorption et de fermentation bactérienne.

Ainsi, manger trop rapidement en mastiquant de manière insuffisante, empêche un broyage suffisant et donc gène la digestion. Cela diminue aussi fortement la dégradation de l’amidon. Tout cela génère plus de ballonnements et/ou de gaz, et augmente la perméabilité intestinale.

Autre exemple : si le pH de l’estomac est trop haut (=manque d’acidité dans l’estomac ou hypochlorhydrie), les protéines auront plus de mal à être dégradées. Cela va favoriser un déséquilibre de flore au profit de bactéries de putréfaction (donc des gaz plutôt odorants et inflammatoires). Autres symptômes associés : la digestion est plutôt lente, sensation de poids sur l’estomac accompagné souvent de rôts ou de reflux (et oui, le reflux peut être lié à un manque aussi bien qu’à un excès d’acidité de l’estomac!).

De même, une production insuffisante de bile, ou une bile de mauvaise qualité, pourra occasionner de la constipation ou au contraire des selles molles et grasses (stéatorrhée) et déséquilibrer également la flore.

Il apparait donc évident que dans ces cas-là, rien ne sert d’agir sur le microbiote avec des pré- ou probiotiques avant d’avoir rétabli une bonne digestion haute !

Comment identifier cette insuffisance de digestion ?

Un thérapeute formé (naturopathe, nutrithérapeute) ou un médecin pourra vous aider à comprendre vos symptômes et vous orienter vers le bon test. Pour évaluer l’efficacité de la digestion, le test le plus fiable est une analyse de selles appelée fécalogramme, accompagné d’un dosage de l’élastase fécale. Cela est remboursé par la sécurité sociale si prescrit par votre médecin. Attention, tous les laboratoires ne se valent pas ! Je préconise de le faire auprès du laboratoire Barbier qui sera plus précis et discriminant.

En fonction des déséquilibres observés, votre thérapeute pourra vous orienter vers l’approche adaptée (plantes pour relancer la digestion, enzymes digestives, …). Au niveau alimentaire, pour rétablir un microbiote en équilibre, il sera utile, dans un second temps d’intégrer, des aliments pré ou probiotiques comme ceux proposés par BASAL Nutrition .

Si cette insuffisance de digestion persiste trop longtemps, elle peut occasionner un SIBO.

LE SIBO ou pullulation bactérienne du grêle

SIBO : de quoi parle-t-on ?

D’après les spécialistes américains, le SIBO (pour Small Intestine Bacterial Overgrowth) expliquerait 60-70% des syndromes de l’intestin irritables ou SII. Il est fort possible que ce soit moindre chez nous, mais il reste très mal connu et donc mal diagnostiqué.

Le SIBO est un déséquilibre de flore, ou dysbiose, assez particulier. Alors que notre flore intestinale est majoritairement concentrée dans le colon, il peut arriver que des bactéries se développent en trop grand nombre dans le grêle. Cette zone étant plus adaptée à l’absorption qu’aux fermentations, cela génère en général des ballonnements assez rapidement après les repas, une constipation ou de la diarrhée et des carences (voire une perte de poids) en lien avec une mauvaise absorption digestive.

Attention : le SIBO n’est pas une maladie ni un parasite. C’est un déséquilibre de flore associé à un déséquilibre de l’écosystème intestinal général. Juste traiter la dysbiose à coup d’antibiotiques (naturels ou pas), sans se préoccuper du ‘pourquoi’ est voué à l’échec. Ces causes sous-jacentes sont trop nombreuses pour être présentées ici. Vous en trouverez quelques-unes dans cet article sur le SIBO.

Comment identifier un SIBO ?

Certains signes peuvent vous faire penser à un SIBO :

  • Ballonnements quasi systématiques après les repas, surtout après des aliments riches en fibres fermentescibles (oignon, ail, artichaut, poireaux, fruits à noyaux, légumineuses…)
  • Augmentation des symptômes suite à la prise de probiotiques ou prébiotiques
  • Amélioration passagère après la prise d’antibiotiques

Les symptômes ne suffisent pas à faire un diagnostic. Je vous recommande pour cela de réaliser un test respiratoire au glucose ou au lactulose. Ces tests peuvent se faire dans certains hôpitaux dans les grandes villes, sur prescription médicale, ou à distance avec certains laboratoires privés (Alpha-Bio à Marseille, Sibolab ou DrGut en Allemagne). Attention, là encore faites-vous accompagner pour faire le test dans de bonnes conditions, savoir l’interpréter et ensuite pour savoir quoi faire pour rétablir l’équilibre ! Se contenter de modifier l’alimentation ou de prendre des antibiotiques ne sera pas suffisant, seule une approche globale pourra apporter des résultats.

Une candidose intestinale

Candidose : késako ?

La candidose est le surdéveloppement au niveau de l’intestin d’une levure : Candida Albicans. Elle va alors passer de l’état ‘levure isolée’ à un mycélium envahissant qui vient augmenter la perméabilité intestinale et sécréter des toxines.

Comment identifier une candidose intestinale ?

Au niveau des symptômes les plus fréquents :

  • Présence de mycoses à d’autres niveaux (pieds, parties intimes,…)
  • Fatigue chronique
  • Augmentation des gaz ou ballonnements après avoir consommé des aliments sucrés, contenant de la levure (pain, brioche, bière) et/ou du gluten
  • Envies de sucre augmentées
  • Diarrhée, constipation ou alternance des deux
  • Spasmes, douleurs digestives

Là encore, je recommande de réaliser un test avant de faire quoi que ce soit. Le moins cher (mais pas toujours le plus précis) est la sérologie candida albicans (recherche d’anticorps dans le sang). Là encore, à faire plutôt auprès du laboratoire Barbier pour un minimum de fiabilité. Le test le plus fiable mais aussi plus couteux sera une analyse des métabolites urinaires, appelée MOU-module fongique (Laboratoire Barbier) ou DMI (laboratoire LIMS).

L’interprétation de ces analyses doit se faire par un praticien formé qui vous guidera ensuite sur la marche à suivre. Attention, il existe plein de ‘légendes urbaines’ et de régimes plus drastiques les uns que les autres (sans être pour autant plus efficaces) sur internet. Ne partez pas à l’aveugle et gardez en tête que, comme pour le SIBO, il est indispensable d’agir sur le terrain et sur la cause de cette dysbiose. Un traitement antifongique isolé ne servira à rien.

Il est à noter que la consommation de probiotiques tels que la cure Digesty, est en général bénéfique et peut participer à corriger le terrain !


Les hypersensibilités alimentaires

Hypersensibilités alimentaire ou intolérances ?

Les hypersensibilités alimentaires sont des réactions adverses aux aliments faisant intervenir une partie de votre immunité. En cas de perméabilité intestinale excessive, certaines protéines alimentaires insuffisamment digérées peuvent traverser la barrière intestinale et déclencher une réaction immunitaire inflammatoire. Si cet aliment est consommé régulièrement, plusieurs fois par semaine, cela résulte en la création d’une inflammation dite de bas grade ou à bas bruit qui augmente au fil des mois et des années.

Cela est différent d’une simple intolérance au lactose qui résulte d’un manque physiologique d’enzymes digérant ce sucre. Les symptômes d’une intolérance au lactose surviennent dans les 3h suite à l’ingestion et se limitent à l’intestin : gaz, ballonnements voire diarrhées.

Comment identifier des hypersensibilités alimentaires ?

Les symptômes d’une hypersensibilité peuvent être nombreux, localisé au niveau intestinal ou très éloignés : douleurs ou spasmes digestifs, troubles du transit, intestin irrité et réactif à certains aliments riches en fibres irritantes (céréales complètes, légumineuses, crudités) mais aussi douleurs articulaires/ musculaires/tendineuses, troubles ORL chroniques (asthme, otites à répétition,…), problèmes de peau (eczéma, psoriasis…), rétention d’eau, fatigue chronique,…

Pas toujours facile de faire le lien ! Les symptômes pouvant être diffus ou arriver dans les 3h à 3 jours après l’ingestion, il n’est pas aisé d’identifier les aliments déclencheurs ! On pense souvent au gluten ou aux protéines de lait de vache, mais d’autres aliments peuvent être réactifs (amandes, œufs,…) . Je recommande donc de réaliser un test sanguin avec dosage des anticorps IgG, à faire auprès de laboratoires spécialisés tels que Juvénalis-Biomnis, Barbier ou Imupro.

taux IgG par aliment

Une fois les aliments identifiés, il convient de les éliminer et de les remplacer pendant au moins 18 mois, tout en corrigeant la perméabilité intestinale en parallèle. Il est souvent possible de réintégrer ensuite les aliments évincés. Là encore, le mieux est de se faire accompagner par un praticien formé pour conserver une alimentation équilibrée et adaptée à vos besoins.

Vous trouverez plus de détails sur ces tests d’hypersensibilités alimentaires et les réponses aux questions fréquentes dans cette video.

 

Auteure : Sabrina Marnet-Letellier, Nutrithérapeute et consultante nutrition-santé –https://sabrinamarnetletellier.fr

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